Un an en véhicule électrique
Il y a un peu plus d'un an, les planètes se sont alignées pour que je dégage ma vieille C4 (2004, essence, 215 000 kms) pour une nouvelle voiture, si possible économique, à l'entretien facile et fiable.
J'ai donc écarté d'emblée les marques françaises et plus particulièrement Citroën, ayant gardé la mienne assez longtemps pour faire une liste assez longue de ce que je peux reprocher à la marque et à un concessionnaire de son réseau qui a trouvé normal qu'un calculateur injection crame à 85 000kms : 85 000 kms... Mais votre voiture a plus de 5 ans, elle est vieille, toussaaaa...
(1500€ de réparations, entièrement à ma charge, alors que la voiture n'en valait qu'à peu près le triple, à ce moment-là !). Culot à son paroxysme : Citroën m'a quand même proposé 500€ de ristourne sur un modèle neuf pour changer ma "vieille" C4 (qui avait environ 10 ans, en fait) !
Bref : je connais quelques personnes qui sont "passées à l'électrique" et qui n'y voient que des avantages. Et pourquoi pas ? Après un comparatif exhaustif des modèles disponibles sur le marché au travers d'un fichier Excel que j'ai patiemment rempli et étudié, c'est sans surprise que Tesla est arrivé en tête.
Après un essai de 30 minutes au volant d'une magnifique Model 3 rouge, le choix est confirmé. J'ai réceptionné ma Model 3 le 22 Août 2023 et après presqu'un an d'utilisation quasi quotidienne pour le trajet domicile - travail, j'ai pu lire quantité d'articles et surtout d'avis très tranchés sur le sujet des véhicules électriques (VE). Comme la société toute entière et sur quasiment tous les sujets, deux camps s'affrontent : les "antis" et les "pros". Point de mesure : si on n'est pas "anti", on est "pro" et inversement. Chacun prêchant pour sa paroisse à coup de trolls, d'insultes, de moqueries, de mauvaise foi, etc.
J'ai d'ailleurs pu le constater, une fois de plus, grâce au récent reportage du JT de TF1, dans lequel trois journalistes font le même trajet dans des véhicules aux technologies différentes (Diesel, Hybride et Electrique). Ou dans celui-ci, dans lequel une conductrice a visiblement été mal conseillée et préfèrerait repasser à une voiture thermique. Sans surprise, les réseaux se sont enflammés : les "antis" se gaussant des "pros" qui crient au scandale.
N'étant pas partisan (j'ai d'ailleurs une deuxième voiture, mais avec moteur "Essence"), je vais essayer, dans les lignes qui suivent, de rédiger un retour d'expérience après un an d'utilisation de ma Model 3.
Toutes les situations sont différentes, tous les conducteurs sont différents ("conductrices" aussi, mais n'étant pas adepte du "toutezétous" ni de l'écriture inclusive, ce sera du masculin dans le reste de l'article, je vous prie de m'excuser). Vous aurez donc sûrement des avis contraires. J'essayerai de rester objectif autant que possible, tout en donnant mon ressenti qui, encore une fois, diffère forcément du votre, du voisin, de votre beau-frère ou de l'influenceur à la mode. Ca ne veut pas dire que j'ai forcément raison ou que j'ai forcément tort (je préfère l'écrire et insister car de nos jours, il faut presque s'excuser de penser différemment du voisin, surtout si on a un avis contraire à la pensée majoritaire).
Petite précision avant de commencer : je suis plutôt pragmatique et je n'ai pas la prétention de détenir la vérité absolue. Le but de ce billet est bien d'éclairer ceux qui sont intéressés par les VE au travers de mon expérience, sans parti pris. Je n'ai rien à vendre et je n'ai pas d'actions chez Tesla. Et malgré des points forts évidents, j'ai des choses à reprocher à ma Model 3. Cette mise au point étant faite, j'ai découpé ce billet en plusieurs parties :
- Pourquoi ? Pour qui ?
- Le coût au quotidien et l'autonomie
- Les points négatifs
- Les points positifs
- Conclusion
1. Pourquoi ? Pour qui ?
Dans tout ce que j'ai pu lire de la part des "antis" et des "pros", il y a un point commun : personne (ou presque) ne parle du besoin. A quoi sert un véhicule ?
Selon Wikipedia, Un véhicule est un engin mobile servant au transport des personnes et des marchandises
.
C'est un bon début : on achète une voiture pour se déplacer d'un point A à un point B (à quelques exceptions près, comme les collectionneurs qui ne sortent que rarement leurs voitures du garage). Malheureusement, un véhicule seul ne suffit pas pour se déplacer, il lui faut en plus de l'énergie pour se mouvoir. Et il ne vous aura pas échappé que le prix des carburants a explosé ces dernières années et que se déplacer n'a jamais coûté aussi cher (si, comme moi, vous vivez à la campagne).
Et quelque chose me dit que ces prix ne sont pas près de baisser (1.81€ le litre de SP95 au Leclerc du coin, il y a 3 jours).
Me concernant, et comme je l'ai mentionné en introduction, j'avais également une voiture à changer qui m'a laissé un souvenir amer au niveau des coûts d'entretien et de réparations. Mes besoins sont donc définis :
- Se déplacer quotidiennement de la campagne à la ville via une route départementale…
- … sans hypothéquer ma maison pour acheter de l'essence…
- … ni prendre de crédit pour réparer tout ce qui tombe en panne après 5 ans (chez Citroën, en tous cas !)
- … et donc pouvoir faire à minima 50 kms / jour…
- … et quelques virées dans la région le week-end dans un rayon de 200 kms
- … pour un total de 20 000 kms / an maximum (spoiler : après un an, je suis à un peu moins mais je préfère prévoir "large")
Au delà de l'aspect écolo (sujet à caution, nombre d'internautes ayant rédigé des centaines d'articles avec moult avis d'experts, calculs, statistiques… pour dire que non : les VE ne sont pas "écolos"), mon besoin était finalement assez simple : rouler "fiable", mais surtout "économique" et pas prise de tête en entretien.
Donc avant de craquer (ou pas), définissez le besoin. J'insiste, car comme on n'achète pas un roadster pour partir en vacances en famille avec le chien, un véhicule électrique doit répondre au mieux à votre besoin : Roulez-vous beaucoup ? Prenez-vous souvent l'autoroute ? Sur quelle distance ? Etes-vous prêt(e) à accepter les rares contraintes liées à la recharge (superchargeur le plus proche pas si proche, temps passé à la borne, etc.) ?
Une question que j'aurais pu ajouter au titre de cette partie est "Quand ?". Car au-delà du besoin, bien choisir le moment (si possible) peut aider à la prise de décision. En effet, en fin de trimestre, Tesla propose des ristournes sur les modèles en stock (-2 860€ sur la mienne par exemple). Même chose avec les organismes de financement qui peuvent proposer des taux attractifs pendant une courte durée (ça a été mon cas) et bien sûr, les différentes aides de l'état comme la prime à la conversion ou le bonus écologique qui peuvent servir d'apport et ainsi faire encore baisser la facture (Là aussi, j'ai pu en bénéficier).
Cependant, attention aux aides de l'Etat : depuis le 15 Décembre 2023, le bonus écologique dépend d'un "score environnemental" attribué en fonction du CO2 produit lors de la fabrication et du transport d'un VE. Ce qui exclut d'emblée la totalité des véhicules venant d'Asie… comme ma Tesla Model 3. La Model Y, en revanche, reste éligible car fabriquée en Allemagne.
2. Le coût au quotidien et l'autonomie
LE point le plus important pour bon nombre d'automobilistes et sujet de débats houleux sur la toile : l'autonomie des véhicules électriques. Encore une fois : en fonction de l'utilisation du VE, 300 kms seront amplement suffisants (usage urbain) quand pour d'autres, 500 kms seront "limite" (autoroute, déplacements pro).
J'ai donc opté pour une Tesla Model 3 Grande Autonomie Propulsion. Ce désormais "ancien" modèle de 2023 était affiché à 620 kms d'autonomie WLTP. Après réception de ma voiture, un des premiers tests que j'ai fait a donc été une charge à 100% "pour voir"... et comme on peut s'y attendre, la voiture affiche 552 kms avec une batterie pleine. Après, avec le freinage régénératif, on ne doit pas être très loin des 600 kms, si j'en crois son efficacité prouvée lors d'une balade en montagne : j'ai récupéré en descente l'électricité utilisée pendant les 25 kms de montée, juste en levant le pied de l'accélérateur et en laissant la voiture freiner d'elle-même !
Autre point à prendre en compte : la recharge. Rapide ou lente, chère ou moins onéreuse… voire gratuite sur certaines bornes ?
Pour mon utilisation quotidienne (50 kms aller/retour pour le trajet domicile - travail), je charge la batterie à 80% et uniquement à la maison sur une prise 220V classique, dans mon garage, en heures creuses. La voiture est tout le temps branchée et programmée pour démarrer la charge dès que le tarif "heures creuses" est enclenché. Pour un trajet un peu plus long (petite virée le week-end), j'anticipe et charge à 90%, voire 100% : ça permet d'être serein sur un aller-retour de 400 voire 450 kms, sans avoir besoin de recharger.
Mon trajet quotidien se compose d'environ 40 kms de départementale plutôt plate et 10 kms de ville.
Ceci étant exposé, j'ai créé et tenu à jour un fichier Excel avec tous mes trajets, les consos, les recharges, le prix en électricité et le prix en essence si j'avais fait ces trajets avec mon autre voiture thermique. Ma Model 3 a désormais 17 500 kms et vous trouverez ci-dessous les statistiques que j'ai pu extraire de mon fichier.
Ces données sont basées sur :
- Un coût au kWh de 0.20€ (Volontairement surévalué car j'ai parfois laissé tourner la charge en heures pleines)
- Un coût du SP95 à 1.85€ en moyenne (J'ai fait varier ce prix régulièrement dans mon tableau Excel, au fil des fluctuations du prix constaté à la pompe du Centre E.Leclerc local)
- Le mois de Septembre 2023 n'est pas complet, je n'ai commencé mes relevés qu'à partir du 18/09/2023.
- L'été 2024 n'est pas complet, j'ai arrêté mes relevés au 01/09/2024.
- Sur l'année, j'ai roulé environ 1 500 kms sur autoroute.
Statistiques globales :
- J'ai réalisé 267 trajets
- Distance moyenne d'un trajet : 63.1 kms
- Coût moyen en électricité domestique d'un trajet : 1.60€
- Coût moyen en essence SP95 d'un trajet si j'avais utilisé ma Kia Ceed thermique : 7.47€ (Conso estimée à 6.5 l/100kms, moteur 1.4l / BVM 6 / 140ch)
- Nombre de charges (à domicile) : 218
- Quantité moyenne d'électricité par recharge : 11.28 kWh
- Conso moyenne par trajet : 7.99 kWh
- Conso moyenne au 100 kms : 12.48 kWh/100
Statistiques par mois :
Distance totale parcourue (Kms) | kWh consommés | kWh rechargés | Coût électricité (€) | Coût électricité par km (€) | Coût essence (€) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Septembre 2023 | 852 | 96 | 79 | 15.80 | 0.018 | 109.56 |
Octobre 2023 | 1508 | 173 | 214 | 42.80 | 0.028 | 175.09 |
Novembre 2023 | 1467 | 186 | 193 | 38.60 | 0.026 | 170.04 |
Décembre 2023 | 1340 | 188 | 220 | 44 | 0.033 | 152.43 |
Janvier 2024 | 1186 | 160 | 194 | 38.80 | 0.033 | 136.05 |
Février 2024 | 1226 | 161 | 203 | 40.60 | 0.033 | 143.44 |
Mars 2024 | 1170 | 149 | 212 | 42.40 | 0.036 | 136.89 |
Avril 2024 | 1581 | 197 | 216 | 43.20 | 0.027 | 195.76 |
Mai 2024 | 1287 | 164 | 184 | 36.80 | 0.028 | 158.11 |
Juin 2024 | 1488 | 186 | 220 | 44 | 0.029 | 181.29 |
Juillet 2024 | 1906 | 242 | 251 | 50.20 | 0.026 | 220.77 |
Août 2024 | 1784 | 224 | 262 | 52.40 | 0.029 | 207.30 |
Totaux | 16 795 | 2 126 | 2 448 | 489.60 | 0.029 | 1 986.73 |
Statistiques par saison :
Distance totale parcourue (Kms) | Conso moyenne (kWh/100kms) | kWh consommés par km | Coût électricité (€) | Coût électricité par km (€) | Coût essence (€) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Automne (23/09/23 - 21/12/23) | 4 530 | 12.27 | 0.123 | 126.80 | 0.028 | 530.73 |
Hiver (22/12/23 - 19/03/24) | 3 457 | 13.31 | 0.134 | 118.80 | 0.034 | 400.51 |
Printemps (20/03/24 - 19/06/24) | 4 444 | 12.20 | 0.123 | 125.20 | 0.028 | 544.08 |
Eté (20/06/24 - 01/09/24) | 4 112 | 12.43 | 0.127 | 118.80 | 0.029 | 478.82 |
Minimum et Maximum :
Distance (Kms) | Conso moyenne (kWh/100kms) | kWh consommés (1 trajet) | kWh rechargés (1 charge) | Coût électricité (1 trajet) | |
---|---|---|---|---|---|
Minimum | 18 | 10.1 | 2 | 2 | 0.4 € |
Maximum | 362 | 16.3 | 45 | 48 | 9 € |
Trajet le plus long sur une journée, sans recharger (65% route nationale, 15% route départementale, 15% autoroute, 5% montagne) :
Date | Distance (Kms) | Autonomie départ domicile | Autonomie arrivée domicile | Conso moyenne (kWh/100kms) | kWh consommés | Coût électricité (€) | Coût essence (€) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
07/04/2024 | 362 | 496 kms (90%) | 152 kms (28%) | 12.6 | 45 | 9 | 44.47 |
Ouf ! Ca en fait, des données ! Que retenir de tout ça ?
1er point, et non des moindres : le coût de l'énergie nécessaire à un trajet est divisé par plus de 4 par rapport à une voiture essence.
Certes un VE est plus cher à l'achat, mais en comptant les aides gouvernementales et le prix de l'entretien qui revient à quasiment 0€ (Pas de révision, pas d'huile à changer, pas de courroie de distribution, pas de calculateur injection, de pot catalytique, de bougies, de turbo, de FAP, etc.), on se rapproche, au final, du prix d'un véhicule thermique de même catégorie pour une utilisation qui coûte beaucoup (beaucoup) moins cher.
Le surcoût à l'achat mériterait une étude de rentabilité, mais ayant changé de catégorie de véhicule dans l'opération, un comparatif avec ma Kia Ceed (désormais ma 2ème voiture) ne serait pas pertinent. Beaucoup de sites proposent des articles sur le sujet et il y a fort à parier que nombre d'influenceurs auront fait de nombreuses vidéos prouvant que oui, c'est rentable... si on parcourt assez de kilomètres dans l'année, comme à l'époque des calculs de rentabilité d'un diesel (plus cher à l'achat qu'une essence).
Ce qui est sûr, c'est que le crédit de ma Model 3 me coûte 9 € de plus par mois que celui que j'avais sur ma Kia Ceed et qu'au final, je dépense 4 fois moins d'argent dans l'électricité que dans l'essence ! Et c'était bien ma priorité dans ma liste de besoins détaillée ici.
2ème point : l'autonomie. Ma Model 3 est équipée d'une batterie NMC de 78.8 kWh de capacité nette. Une charge à 100% affiche 552 kms d'autonomie. En se basant sur mes consommations et après un rapide calcul (Capacité nette divisée par kWh consommés par km), on peut constater que cette batterie, chargée complètement, m'aurait permis de parcourir :
- 640 kms en automne et au printemps
- 620 kms en été
- 588 kms en hiver
... Soit, à peu de choses près et sur une année complète, l'autonomie de 620 kms WLTP donnée par le constructeur !
S'il ne fait aucun doute que le chauffage ou la climatisation ont un effet sur l'autonomie (comme pour une voiture thermique, finalement), le fonctionnement même de la batterie d'un VE affecte également la consommation, même à l'arrêt. En effet, et particulièrement en hiver, la batterie doit se maintenir à une certaine température de fonctionnement optimal (Article sur le sujet). Elle sera ainsi "réchauffée" automatiquement si cette température descend trop bas, et affectera forcément l'autonomie. Il va sans dire que si on habite une région particulièrement froide, ce point sera plus important que si on habite dans un endroit où il ne gèle que 3 jours dans l'année.
Petit détail à relever : Tesla propose une application sur smartphone permettant d'activer certaines fonctions à distance, dont la climatisation. C'est assez pratique quand la voiture est restée sur le parking du travail toute la journée et qu'il fait 70°C dans l'habitacle. Ca permet de quitter le bureau au frais, mais au prix d'une consommation électrique plutôt élevée par rapport à la consommation de la clim' pendant qu'on roule (autour de 3% de batterie pour 15 minutes de clim, réglée sur "température minimum" et ventilateur au max, en mode "parking").
Enfin, on pourra noter l'efficacité du freinage régénératif qui m'a fait "gagner" 18 kms sur mon trajet le plus long. En effet, la soustraction des autonomies "Départ" et "Arrivée" donne 344 kms, alors que j'ai parcouru réellement 362 kms.
On constatera aussi la consommation moyenne de ce modèle, entre 12.3 kWh/100 et 13.4 kWh/100, bien inférieure à la valeur moyenne du constructeur de 14.4 kWh/100. Certainement une des meilleures, si ce n'est la meilleure consommation des VE de cette catégorie, voire tous VE confondus !
Pour terminer sur le coût de l'utilisation au quotidien, petit résumé de mes dépenses hors électricité :
- Une protection d'écran pour la tablette centrale : 30€
- Un pare-soleil dont la forme est parfaitement adaptée au pare-brise de ma Model 3 : 25€
- Liquide lave-glace : 15€
- Shampoing carrosserie : 30€
Et c'est tout. En un an, j'ai dépensé 100€. Et encore, la protection d'écran et le pare-soleil, on ne peut même pas dire que c'est de "l'entretien", et ce n'est même pas indispensable. Pour le shampoing, c'est plus pour être exhaustif : certains laveront leur véhicule tous les week-ends, d'autres une fois par an.
A noter : je trouve que ce véhicule est assez gourmand en liquide lave-glace. Je ne l'utilise ni plus ni moins que sur mes anciennes voitures, mais j'ai l'impression de refaire le plein plus souvent qu'avant. Un détail...
3. Les points négatifs
Preuve que je ne suis pas un fanboy aveugle, je vais maintenant aborder les "petites choses" qui ne me plaisent pas sur ma Model 3, et il y en a quelques-unes !
Les fonctions intelligentes... pas si intelligentes
Tesla oblige, ce véhicule est bardé de fonctions soi-disant pratiques ou de sécurité. Citons par exemple les freinages intempestifs quand je roule au régulateur. Lancé à 80km/h, il n'est pas rare que la voiture freine toute seule car :
- A 200 mètres devant, elle a repéré un autre véhicule qui a mis son clignotant et a commencé à ralentir pour tourner sur une route secondaire. AUCUNE RAISON de freiner : l'autre véhicule aura largement tourné quand je serai à sa hauteur. Mais non : l'autopilot pense qu'il vaut mieux freiner biiiiiieeeeen en amont pour éviter l'accident. Résultat : des freinages "surprise" bien soûlants.
- Variante dans un virage (toujours sur départementale, à 80km/h, avec régulateur enclenché) : "Oulala, ça tourne : je baisse ma vitesse à 50km/h pour être sûr de ne pas taper la rambarde de sécurité !"
- Et le top du top (et limite dangereux) : le freinage sur autoroute. Soit la situation ci-dessous : je suis la voiture bleue, la rouge arrive sur la voie d'accélération qui est juste après un virage dans lequel je me trouve. L'autopilot Tesla détecte la voiture rouge (vu qu'elle se trouve en face de moi à cet instant) et donne un grand coup de frein, alors que je suis lancé à 130 km/h, au régulateur. Heureusement, j'avais personne derrière. Mais la surprise fût totale et m'a fait rager quelque peu sur cette fonction "intelligente" !
Que serait une voiture moderne sans ses alarmes d'aide à la conduite ? En voici quelques-unes :
- Dans la même veine que le freinage intempestif, l'alarme anticollision intempestive : une voiture, située devant et assez loin pour avoir le temps de ralentir, freine au feu rouge ? Si vous ne freinez pas EN MEME TEMPS : alarme ! On sait jamais : des fois que vous soyez endormi...
- Une voiture est GAREE sur le bas côté dans un virage un peu serré ? ALARME : l'autopilot pense qu'on va lui rentrer dedans.
- Alarme de franchissement de ligne / correction de trajectoire si on mord de quelques centimètres sur une ligne discontinue... Mais parfois, pas d'alarme du tout alors qu'on est clairement au milieu de la route !
- Alarme de correction de trajectoire... sur une route de campagne qui n'a qu'une voie et donc pas de séparateur.
- Variante : alarme de correction de trajectoire sur une route de campagne quand on n'a pas d'autre choix que rouler un peu sur le bas côté pour croiser.
Au registre des fonctions automatiques, on a également les fameux essuie-glaces automatiques qui s'enclenchent parfois alors qu'il ne pleut pas.
Vous me direz : "Oui, mais on peut tout activer / désactiver". En effet. Mais le système de sauvegarde de profil est si bien conçu que certaines fonctions sont réinitialisées quand on quitte la voiture. Donc on peut sauvegarder certains paramètres dans son "profil conducteur", mais pas tous. Comme les fameuses alertes anticollision : si on les désactive, elles seront de nouveau actives quand on reprendra la route. Même chose pour le franchissement de ligne : impossible de désactiver éternellement le "franchissement de ligne d'urgence" (qui sera réinitialisé au prochain cycle de conduite) mais on peut désactiver de façon permanente le "franchissement de ligne" (tout court). Je cherche encore la différence entre ces deux paramètres...
Et comme absolument tout est paramétrable dans les nombreux menus de la tablette centrale... On a vu plus pratique et rapide que fouiller dans les menus pour activer ou désactiver une fonction, surtout si on doit le faire à chaque fois qu'on quitte le mode "Parking" !
Dernier point au rayon des fonctions : le limiteur de vitesse. Certes, il remplit son rôle : avertir quand on dépasse la vitesse autorisée. Mais sur une voiture moderne, j'attends au moins la même chose que sur ma Kia de 2018 : le limiteur activable ou désactivable rapidement sur un bouton / molette du volant, et surtout qui limite VRAIMENT la vitesse. Une fois enclenché, peu importe qu'on appuie fort sur l'accélérateur, une fois la vitesse limite atteinte, la voiture n'ira pas plus vite. TRES PRATIQUE pour éviter les PV sans regarder le compteur de vitesse toutes les 3 secondes ! Mais pas de ça chez Tesla : si vous dépassez la limite de vitesse, une simple alerte (visuelle sur la tablette) ou sonore vous invite à ralentir.
Absence de kit anti crevaison
La bonne vieille roue de secours étant maintenant un lointain souvenir chez tous les constructeurs, on pourrait au moins espérer un kit anti crevaison sur une voiture à plus de 40 000€. Mais non : il n'y a pas de petites économies chez Tesla. Les plus attentifs auront remarqué, dans ma liste de dépenses, que je n'ai pas fait de frais sur ce point. Je roule donc "à l'aventure" en espérant ne pas crever, mais il faudra que je passe à la caisse, un jour ou l'autre.
Tesla facture donc un kit "maison" à 125€ (inclus chez Kia quand j'ai acheté ma Ceed), ou propose d'appeler l'assistance Tesla en cas de crevaison. Là aussi : "très pratique", surtout si on attend l'assistance quelques heures !
Toutes les commandes sur la tablette centrale
Vous me direz : "on sait ce qu'on achète". Mais bon : garder les fonctions "standard" de toutes les voitures depuis des décennies, c'est quand même pratique. Clignotants, essuie-glaces et phares, c'est vraiment le minimum à garder derrière le volant.
Sur ma Model 3 de 2023, j'ai encore la chance d'avoir les clignotants au bon endroit, j'ai affecté la vitesse des essuie-glaces à une molette du volant, mais pour les phares : c'est la tablette centrale ou "tout automatique". Et encore, sur les nouveaux modèles (2024), il n'y a plus rien derrière le volant : tout passe par la tablette centrale (ou les fonctions sont automatiques).
Au delà de l'aspect pratique, c'est aussi la sécurité qui est en jeu : vouloir actionner ses feux, par exemple, c'est quand même un minimum quand on conduit. Le faire via la tablette, c'est ne plus regarder la route pendant de trop longues secondes. Alors oui, dans le cas des feux, on peut les laisser en "automatique", mais comme en informatique : ce n'est pas à l'utilisateur de "faire avec", mais à la machine de s'adapter à l'utilisateur.
Les jantes très fragiles
Là aussi : un détail. Mais il faut faire preuve d'une concentration extrême pour ne pas abîmer ses jantes quand on manœuvre près d'un trottoir. Celles-ci affleurent avec le pneu : si on frotte un peu, ce n'est pas le pneu qui va sauver la jante.
Je vous vois venir : oui, je sais conduire. Et je suis loin d'être le seul à avoir frotté un jour un trottoir, si on en croit le nombre de tutos détaillant la réparation d'une jante un peu partout sur la toile.
L'application smartphone
L'application Tesla a le mérite d'exister et rend quelques services, mais je ne m'en sers pas pour suivre l'historique de mes recharges : la faute à un graphique peu précis.
L'application se ferme également automatiquement et de façon aléatoire, alors que j'aimerais qu'elle reste en exécution en tâche de fond. Pas super pratique quand on revient les bras chargés de courses et qu'on attend de longues secondes que la clé électronique intégrée à l'application veuille bien se reconnecter et ouvrir la voiture.
Et la clé connectée, bien qu'à priori pratique, est parfois capricieuse : portable à quelques millimètres de la voiture, il faut parfois s'y reprendre à plusieurs fois pour que la voiture daigne la reconnaître et déverrouille les portières.
Les réparations "lourdes"
Un des points relevés par les "antis", c'est le coût faramineux des réparations en cas d'accident. Les méthodes de fabrication d'énormes pièces de châssis d'un seul tenant seraient en cause, tout comme le prix des batteries, évidemment, dont le remplacement peut coûter jusqu'à 23 000€ pour une Tesla Model 3 ! Toutefois, c'est à relativiser car comme on change rarement un moteur à combustion sur un véhicule thermique, le remplacement des batteries d'un VE sera tout aussi rare. Elles sont par ailleurs garanties 8 ans ou 192 000 kms chez Tesla.
L'assurance un peu plus chère
Qui dit véhicule onéreux et réparations onéreuses, dit assurance onéreuse. Pas non plus hors de prix (en fonction de l'assureur), mais un peu plus cher qu'un véhicule thermique de même gabarit. Comptez 730€ chez la GMF, formule "Tout risques avec franchises", avec 50% de bonus + 21% "Bon conducteur" + 15% de réduction "mutualiste".
A titre de comparaison, l'assurance de ma Model 3 me coûte 18 euros de plus par mois que ma Kia Ceed (qui n'est pas de la même catégorie), pour la même couverture.
Les bornes de recharge et SuperChargeurs
Là, ce n'est plus vraiment propre à Tesla, mais comme pour les stations services, de nombreux fournisseurs proposent leurs services de recharge un peu partout en France. Force est de constater que le territoire est de mieux en mieux équipé, mais ces fournisseurs ne se sont pas encore concertés pour proposer un service standardisé, reposant sur des principes et des matériels identiques.
Entre les différentes cartes d'abonnement (qui n'existent pas chez les fournisseurs de pétrole !), les différentes prises, les différentes vitesses ou capacité de recharge ou les bornes acceptant les cartes bleues (ou pas !), ça fait pas mal de paramètres à prendre en compte pour recharger ailleurs que chez soi.
On peut ajouter à cette liste les bornes gratuites (ou non !) et surtout celles qui sont en état de fonctionner (ou pas !). Car comme les défunts équipements des stations services comme les compresseurs pour la pression des pneus, certains doivent rouler sur les câbles de recharge ou foncer dans les bornes elles-mêmes ce qui donne envie d'expliquer "calmement" à ces sagouins comment on utilise du matériel mis à la disposition du public, tout en respectant son prochain.
Reste le prix de l'électricité vendue à ces bornes de recharge, qui va du double au triple par rapport au prix de l'électricité domestique. Autant dire que la question de la rentabilité de l'achat d'un VE se pose plus que jamais si vous rechargez le plus souvent sur des chargeurs publics.
Ecolo mais pas trop !
LE sujet qui divise les "pros" et "antis" : l'aspect écologique des VE. Vaste sujet qui a fait (et fait encore) couler beaucoup d'encre, ou plutôt chauffer les claviers de beaucoup de monde sur le web.
Chacun a son avis et ses arguments. On ne peut pas nier que la fabrication de tels véhicules est loin d'être écologique, mais certains ont fait des calculs très poussés qui arrivent à la conclusion qu'à un certain moment de l'utilisation d'un VE, un tel véhicule sera finalement moins polluant qu'un véhicule thermique.
Je ne ferai pas le détail de ces calculs ici, chacun se fera son avis en lisant les études menées sur le sujet, comme celles rapportées dans ce post sur X (ex-Twitter), gage de qualité des informations, comme chacun sait. Mais ici, les données sont sourcées, donc ça paraît un peu plus sérieux que d'habitude : https://x.com/AnthonyDsert/status/1695025398050963524.
Les "antis" vont également mettre en avant l'extraction des matières premières, cobalt en tête. Alors je ne suis "ni pour ni contre, bien au contraire" (© Coluche), mais je me demande si ces gens sortent d'un sommeil profond qui aurait débuté il y a plusieurs décennies. Absolument tous les appareils électroniques des 50 dernières années ("à la louche") embarquent des composants fabriqués à partir de métaux rares, pas toujours extraits dans les meilleures conditions.
Les VE ne font pas exception, mais avant eux, les téléphones portables, consoles de jeux et ordinateurs (pour ne citer que ces exemples) embarquaient déjà des batteries lithium-ion. Le problème ne date donc pas d'hier. Alors oui : une batterie de Tesla, c'est un peu plus gros que celle d'un téléphone, mais on n'a pas creusé des mines de cobalt exprès pour les VE. Par ailleurs, il serait plus correct de dire "Mines de cuivre" ou "Mines de nickel", le cobalt étant un sous-produit de l'exploitation de ces mines. Traduction : on ne creuse pas des mines pour extraire du cobalt, mais avant tout pour extraire autre chose (cuivre ou nickel, donc). Et pourtant, c'est LE métal qui fait le plus de buzz dans les médias.
On pourrait en écrire des pages. Je ne suis pas un expert, je me garderai donc de dire ce qu'il faudrait faire (ou non) pour remédier au problème sans se priver de tout le confort moderne apporté par l'électronique, mais une chose est sûre : les VE participent à ces problèmes, mais ils sont loin d'être les seuls.
En revanche, on peut penser que beaucoup "d'antis" ne s'informent pas (ou trollent volontairement, voire les deux !). Je ne prétends pas avoir la vérité absolue, mais j'ai quelques idées qui sont en partie confirmées dans un reportage d'Arte diffusé récemment en replay : Cobalt, l'envers du rêve électrique. Le sujet est tellement vaste que je pourrai en faire un autre billet, mais en résumé, on y apprend :
- La majorité (pour ne pas dire la totalité) du cobalt extrait et utilisé pour les batteries de VE est extrait par des entreprises industrielles, loin des images d'enfants africains exploités par les méchants occidentaux (ils sont plutôt exploités par des chinois, voir point ci-dessous).
- Les enfants sont exploités (comme les mineurs adultes, d'ailleurs) dans des mines dites "artisanales", par des "locaux", ou par des chinois, très bien implantés dans le secteur minier congolais.
- Cette exploitation des enfants / adultes n'est qu'un symptôme d'une situation plus dramatique, basée sur la corruption à tous les niveaux de l'état et des chaînes d'approvisionnement du cobalt, sur la vente de la compagnie nationale minière Gécamines par Joseph Kabila pour une bouchée de pain pour remettre à flot un pays en faillite à cause du dictateur Joseph-Désiré Mobutu qui a largement "puisé dans la caisse" à des fins personnelles, et enfin sur le bilan de plusieurs guerres qui ont ravagé le pays.
Voilà en trois points un petit résumé de ce reportage. Comme dans beaucoup de situations, seuls les symptômes sont médiatisés pour créer l'indignation (qui est justifiée dans ce cas, on est d'accord). Mais quid des solutions à apporter pour régler les vrais problèmes qui génèrent tant de misère ? Je vous laisse méditer.
4. Les points positifs
Après un gros pavé sur les défauts des VE et des Tesla en particulier, voici quelques lignes sur les points positifs, car il y en a ! A commencer par...
Le prix du plein
C'est la raison principale qui m'a fait choisir un VE, je l'ai longuement expliqué dans le paragraphe 2. Le coût au quotidien et l'autonomie. Avec un prix du "plein" divisé par plus de 4, voire 5 (dans mon cas, tout du moins : charge à domicile donc kWh moins cher que sur une borne publique), le calcul est vite fait.
A relativiser cependant en calculant le coût total d'utilisation par rapport au prix d'achat de la voiture. Selon la situation, cela pourrait ne pas être rentable ou alors rentable au bout de plusieurs années !
Dans mon cas (encore une fois !), je n'ai pas changé de voiture pour passer à l'électrique, mais je devais changer de voiture quoi qu'il arrive : la situation était donc appropriée.
Pas ou peu d'entretien
Avec un VE, pas d'huile à changer, pas de courroie de distribution, pas de joint de culasse, pas de pompe injection, pas de turbo, etc. Autant de pannes potentielles et de douloureuses factures de réparations qui vont avec. Pas de révision non plus (400 € sur ma thermique pour cette année).
Chez Tesla, la plupart de l'entretien est décrit dans le carnet constructeur et se résume à contrôler / faire changer le filtre à air de l'habitacle tous les 2 ans, contrôle / remplacement liquide de frein et contrôle climatisation tous les 4 ans, nettoyage / graissage des étriers de freins et permutation des trains de pneus tous les 10 000 kms. Et c'est tout.
Entretien à domicile
Le peu d'entretien à faire chez Tesla est on ne peut plus simple : on passe un ticket sur l'application avec tous les détails demandés, accompagnés de photos ou vidéos, le cas échéant. Le Service Center répond dans le fil de messages rattachés à ce ticket et propose un entretien / une réparation avec un prix convenu d'avance (que vous devez valider... ou non !). Après validation, une date est fixée en fonction de vos souhaits et en fonction de la gravité / difficulté de l'entretien, un technicien se déplace à domicile pour effectuer les opérations.
Recharge à domicile, pas de dépendance d'un service extérieur
La recharge à domicile, pendant qu'on dort : difficile de faire plus pratique. Si en plus on a programmé la mise en condition 15 minutes avant de partir travailler, c'est encore mieux : en hiver, le pare-brise est dégivré, l'habitacle à 21°C, le volant est chaud, c'est top.
Et pas de dépendance aux stations services. En cas de grève / blocage des raffineries, on ne stresse plus à l'idée de trouver un peu d'essence pour aller travailler ou faire ses courses quand le climat social du pays est un peu tendu ! (Message pour toi, "l'anti" qui me lit : non, je n'ai jamais été en panne de courant à cause d'une grève).
Confort de conduite et freinage régénératif
Le centre de gravité d'un VE étant assez bas à cause du poids de la batterie située dans le plancher, la voiture vire à plat en toutes circonstances. Certains font remonter des problèmes de suspensions ou de sensations désagréable de "flottement" à haute vitesse... Rien de tout ça à mon niveau. Même sur autoroute, une fois lancé à 130 km/h, la voiture colle à la route.
Concernant le freinage régénératif, une fois qu'on y a goûté, on ne peut plus s'en passer. Plus besoin d'utiliser la pédale de frein (avec assez d'anticipation, quand même !) et l'énergie du freinage est récupérée pour recharger la batterie. C'est ainsi que j'ai pu récupérer en descente, lors d'une virée en montagne, les 10% de batterie que j'avais utilisés pour monter en station.
Au rayon du confort de conduite, on peut ajouter la puissance immédiatement accessible : très pratique pour doubler ou quand on a besoin de reprise. Pas de montée dans les tours, pas besoin de rétrograder : on appuie un peu sur l'accélérateur et on "décolle" tout de suite. Et c'est presque un euphémisme : avec 202 kW de puissance max (équivalent à 275 chevaux vapeur) et 410 Nm de couple (source : Wikipedia) pour une Model 3 Grande Autonomie Propulsion, il faut faire attention de ne pas "s'envoler" trop vite sous peine de lourdes sanctions !
Dernier point : chez Tesla, les réglages des sièges sont très complets et permettent de s'installer confortablement : tout est paramétrable via des commandes électriques. Mention spéciale pour le soutien lombaire que je trouve particulièrement efficace.
Le pré-conditionnement
...Chez Tesla, du moins. Via l'application sur smartphone, on peut programmer le pré-conditionnement de la voiture. Autant dire qu'en hiver, c'est particulièrement utile... si on s'en sert ! Evidemment, certaines personnes très bien informées (ou pas) et plutôt contre les VE ne manquent pas une occasion de railler les utilisateurs faisant les frais d'un véhicule récalcitrant comme dans cette vidéo, dans laquelle on peut constater que les poignées ont gelé. Chose qui ne serait jamais arrivée si le pré-conditionnement avait été activé. Il faut juste anticiper son départ 15 minutes à l'avance... ou le programmer tous les jours à la même heure pour éviter de gratter son pare-brise avant de partir travailler.
Ecolo mais pas assez !
Comme dans les défauts, petit point sur l'aspect écologique des VE. On peut dire ce qu'on veut sur la fabrication, mais force est de constater que ces véhicules ne rejettent pas de gaz polluants à l'utilisation.
Sûrement une goutte d'eau par rapport aux polluants rejetés lors de la fabrication ou par certaines centrales électriques qui alimentent ces voitures, mais c'est toujours mieux que certains diesels que je croise sur la route et qui, de toute évidence, n'ont pas vu de centre de contrôle technique depuis des années, si j'en crois les énormes nuages noirs qu'ils rejettent dès qu'ils accélèrent un peu fort.
Personne n'en parle, mais moins de pollution sonore également. A l'intérieur de la voiture, les passagers sont bercés par le bruit de la gomme sur l'asphalte ou par le vent, éventuellement par le très léger sifflement du moteur électrique quand on accélère, et encore il faut vraiment y prêter attention pour l'entendre.
Même chose pour les riverains, et plus particulièrement dans les villes : moins de bruit dans la circulation urbaine, c'est toujours bon à prendre.
5. Conclusion
Que penser de tout ça ?
Premier point, je ne le dirai jamais assez : bien cerner ses besoins et l'utilisation qu'on fait ou fera de son véhicule. Dans mon cas, je devais changer de voiture et je voulais un véhicule pour faire mes trajets domicile - travail à moindre frais (au moins, niveau essence), dont le crédit me coûterait autant que pour mon ancienne voiture à plus ou moins 50€/mois, et que je pourrai utiliser, le cas échéant, pour faire une virée le week-end dans un rayon de 200 kms sans recharger. Ma Tesla Model 3 Grande Autonomie rempli tous ces critères.
Malheureusement tout n'est pas rose dans le monde des VE, et plus particulièrement chez Tesla. Les assistances à la conduite m'importunent plus qu'elles ne m'aident, par exemple.
Plus globalement, et même si je ne suis pas un utilisateur régulier des bornes de recharge, je trouve que ces systèmes sont bien trop onéreux (électricité trois fois plus chère que l'électricité domestique) et pas toujours simples à utiliser, la faute à un manque de standardisation entre les différents fournisseurs (différents abonnements, différentes puissances, différentes bornes avec des fonctionnements différents, etc.).
En revanche, il y a quand même des points positifs dont le plus important pour moi : le prix du plein. D'aucuns diront que tôt ou tard, l'électricité sera autant taxée que l'essence pour rattraper le manque à gagner de l'état au fur et à mesure que le parc auto passera à l'électrique, mais en attendant : l'électricité est BIEN moins chère que l'essence et je pense qu'on est encore tranquilles quelques années avant que le plein d'électricité coûte 80€.
Zéro entretien mécanique, ça aussi c'est appréciable, car c'est souvent ce qui coûte le plus cher (je me souviens encore de la facture du joint de culasse sur ma MG TF... dont je me suis séparé sans regret, finalement !).
Bref. A titre plus personnel, je vois souvent passer des fils ou des posts sur les réseaux sociaux qui insultent ou se moquent méchamment des VE et bien sûr, de leur propriétaires.
Doté d'un bon second degré (voire d'un troisième), ça me fait souvent rire. Mais je me demande quand même ce qui peut pousser certains à vomir dès que possible sur ces véhicules ? La jalousie ? Des choses à prouver... ou à compenser ? (Il paraît que la taille de la b*** est inversement proportionnelle à celle de la voiture
).
Perso, j'apprécie toujours autant le doux bruit d'un V6 et sais apprécier une belle voiture. Mais n'étant pas collectionneur ni assez passionné pour investir, je pense que l'électrique est un bon moyen de se déplacer sans les emm...bêtements ni les coûts engendrés par un véhicule thermique classique (
Je finirai par LA question que beaucoup de média semblent se poser : est-ce que je reviendrai à un véhicule thermique ? Selon certains, on serait plus de 50% à vouloir brader notre "électrique" pour revenir au thermique. Pour d'autres, on serait satisfaits à 90%. Je ne sais pas qui ment, mais je suis plutôt satisfait de cette technologie, pour mes besoins.
En revanche, bien que Tesla soit le meilleur en autonomie (à la date d'achat de ma Model 3, car ils sont ou seront tôt ou tard rattrapés par la concurrence, c'est certain), je pense que je changerai de constructeur pour mon prochain véhicule notamment à cause des fonctions intelligentes pas si intelligentes détaillées dans la partie Les points négatifs, qui sont vraiment pénibles au quotidien (ou alors, ça vient de moi et si un "expert Tesla" passe par là, je veux bien des conseils pour m'affranchir de toutes ces alertes / alarmes qui me fatiguent).
Dans tous les cas, si vous vous êtes perdu sur ce site perso, j'espère que mon modeste retour d'expérience vous aura appris quelque chose ou vous aura éclairé si vous hésitez sur un prochain achat.
Crédits photos : X.com, bien sûr, et sa floppée de mèmes glanés ça et là et Facebook pour les mêmes raisons, France Inflation pour l'évolution du prix des carburants, Google Images, Auto Plus, le site du Gouvernement du Canada pour la répartition de l'utilisation du cobalt, capture d'écran de l'application Tesla sur mon smartphone, "zoli" dessin perso sous Powerpoint / GIMP pour la mise en situation sur l'autoroute, et photo personnelle pour la Model 3 du technicien venu faire un entretien chez moi.